À la manière du Je me souviens de Georges Perec, Zeina Abirached évoque des scènes de son enfance et de son adolescence à Beyrouth, dans un Liban en guerre, jusqu’à son départ pour Paris en 2006. Si, dans cette mosaïque de souvenirs, la mémoire est marquée par la peur constante, les privations et la dureté de la vie, elle est aussi celle des moments heureux où l’on arrive à oublier la guerre. Vernissage de l’exposition mercredi 12 octobre à 18h.
Par un constant décalage du regard vers ce qui permet de continuer à vivre, Zeina Abirached mêle, au récit des difficultés du quotidien, celui des jeux de l’enfance. Elle évoque avec humour la cueillette d’éclats d’obus par son petit frère ou le sadisme d’un coiffeur qui l’amocha durant toute son adolescence. On retrouve dans Je me souviens Beyrouth la tension, caractéristique de l’œuvre de Zeina Abirached, entre un dehors hostile où la guerre fait rage et l’espace familier d’une intimité protectrice. Ce quatrième opus est sans doute celui qui s’ouvre le plus vers le monde extérieur, la distance et l’humour créant de salutaires espaces de liberté.